ELLE (Première Partie)

Publié le par Imaginath

Une petite nouvelle en deux parties pour ce samedi et le prochain... Bonne Lecture !

 

ELLE

Elle n'aimait pas son nom !! Elle ne l'avait jamais vraiment aimé d'ailleurs mais qui a le choix du nom qu'il portera ? Personne ! 

Petite ce nom qu'elle portait ne lui "ressemblait" pas, elle ne connaissait que peu la famille qui portait le nom dont elle avait hérité contre son gré ! Elle ne connaissait quasiment que la famille de sa mère dont elle ne portait pas le nom. Elle enviait son cousin qui lui portait le nom de cette famille dont elle se sentait si proche. Son cousin, né quelques mois avant elle, un peu comme son frère, son double mais toujours séparé par ce nom… Toujours ensemble au parc de jeux, toujours en vacances ensemble puis toujours dans la même classe mais jamais à côté dans la liste d’appel du début de journée… Lui était en tête de liste, elle dans les derniers noms prononcés.

Elle portait le nom de son père bien sûr, qui lui-même portait celui de son père qu’elle n’avait pas connu puisqu’il était parti deux ans après sa naissance. Elle se disait souvent qu’elle l’aurait peut être aimé ce grand-père qui lui avait transmis son nom ? Elle n’avait connu que sa grand-mère qui ne semblait pas beaucoup l’aimer, en tout cas moins que ses cousins qui portaient ce même nom : le sien ! Elle s’était toujours sentie exclue de cette famille-là ! A commencer par le physique : ses cousins et cousines se ressemblaient beaucoup, ils étaient tous châtains clair ou blonds avec des yeux bleus ou verts et surtout étaient tous filiformes, élancés quand elle était brune aux yeux noirs, grande oui mais bien en chair, boulotte diront-ils d’elles entre deux portes !

Son père elle ne l’a jamais vraiment aimé et n’a jamais vraiment ressenti qu’elle était importante à ses yeux, comme quelque chose qu’il n’aurait pas choisi : une fille quoi ! Elle a passé son enfance tiraillée entre ce nom qu’elle portait et le nom de sa mère qu’elle aurait aimé voir écrit sur ses cahiers d’école… Alors puisque ce n’était pas officiel, elle s’amusait à signer des feuilles avec ce nom qu’elle voulait tant, et puis elle disait aussi qu’elle était une B…… Et pas une M….. ! N’en déplaise à ce père, absent la plupart du temps, sans aucune tendresse, sans aucune attention, comme un colocataire qu’on apprécierait moyennement. Personne ne l’a influencée, c’est juste quelque chose de ressenti.

Dans la famille de son père elle était toujours celle qui n’écoutait pas, celle qui était insolente, qui ne rentrait pas dans le rang… Elle était aussi la plus vieille et donc la plus avancée forcément ! Mais ceci n’entrait pas en ligne de compte pour la décrire. La petite fille n’a jamais entendu de compliments de la part de ce côté-là de la famille. Juste des comparaisons avec les cousins mais toujours à son désavantage.

Alors elle s’est dit que ce nom n’était pas vraiment le sien et que, malgré les efforts de sa mère pour lui certifier qu’elle était bien une M… , elle ne se sentait pas appartenir à cette famille ! D’autant que les comparaisons avec cette famille étaient toujours négatives du genre : elle est aussi brute que son père ou encore elle est bordélique comme son père. Elle n’a jamais entendu de propos positifs parlant d’elle en comparaison de lui.

La petite fille a grandi, elle est devenue adolescente mais ce nom ne lui convenait toujours pas, surtout que son père n’avait pas très bonne réputation au village… Il était courageux certes mais surtout tête en l’air et tout de même assez porté sur le comptoir du bistrot du coin. Il bossait dur, c’était la seule qualité qu’on lui reconnaissait mais le travail était souvent fait à la va-vite, et le nettoyage après travaux était une option dont ne profitait pas ses clients ! Quand elle entendait « Ah t’es la fille à M…. », elle ne sentait pas l’admiration dans les paroles de ses interlocuteurs mais plutôt de la moquerie.

L’adolescente a ensuite rencontré l’amour très tôt, elle s’est accrochée à cet amour comme une huître à son rocher. Inconsciemment connaître l’amour jeune et le faire durer était comme une solution pour oublier un peu ce nom qu’elle détestait. Comme pour conjurer le sort, elle est venue habiter près de ceux dont elle chérissait le nom, comme pour prendre des bribes de leur nom à son compte… En habitant leur maison, elle prenait aussi un peu leur nom...

 

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La suite Samedi Prochain ! Votre avis m'est précieux n'hésitez pas à commenter.

Nathalie

Publié dans Mes Ecrits

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C
Ce n'est heureusement pas le nom qui fait la personne ...<br /> tu pourrais t'appelle "Crotte qui pue" ou "mon père ce boulet" que j'e t'aimerais autant
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I
oui heureusement effectivement... Mais il peut être gênant ! Crotquipu, ouais pourquoi pas mais ton second choix aurait pu être le mien !!!! Bisous ma poulette
S
j'ai capté ^^ <br /> Il y a les deux branches de cousins ! Désolée !! lol
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I
Ah voilà, j'ai pensé un instant m'être perdue moi même !
S
ici, je ne dirai que deux choses:<br /> <br /> je ne comprends pas ce passage "Elle se disait souvent qu’elle l’aurait peut être aimé ce grand-père qui lui avait transmis son nom ? Elle n’avait connu que sa grand-mère (paternelle aussi?) qui ne semblait pas beaucoup l’aimer, en tout cas moins que ses cousins (à qui à Elle ou à la grand-mère?) qui portaient ce même nom : le sien ! (nom de jeune fille de la grand-mère paternelle?) "<br /> Je me perds seule dans ce passage !!!!<br /> <br /> Mais deuxième remarque: vivement samedi prochain !!! <br /> Je t'embrasse Nath
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V
Coucou !<br /> Encore une fois ton billet m'interpelle et fait échos à ma propre histoire familiale.<br /> A ma naissance, je devais originellement m'appeler "Virginie".<br /> Mais mon papa, débordé par son travail qui grignotait 90% temps, s'est planté à la déclaration à la Mairie, il m'a appelée "Valérie" ... 'on était en 74 election présidentielle et le pire c'est que mon père n'aurait jamais voté pour VGE). En fait il était déçu, il attendait un garçon et l'écho avait dit que c'était un garçon... Désolée.<br /> Ma Grand-mère furax a décidé d'ajouter "Valérie-Noëlle" en hommage à mon grand-père résistant buté par les Allemands.<br /> Ma Mère, furax aussi, a décidé de m'appeler "Valérie-Noëlle Olive-Judith" du nom de sa grand mère.<br /> Bref je me retrouve avec un prénom de chiotte...<br /> Mais in fine, je m'en fous, ce n'est pas ce qui nous défini.<br /> J'ai choisis "Valérie-Olive".<br /> Et pis tant pis ! ;-)
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I
Merci de ton commentaire Valérie. Un nom que l'on n'aime pas est difficile à porter, surtout quand le nom qu'on aurait aimé nous est inaccessible !